Au sommaire du numéro 175 de Déchets Infos (8 janvier 2020)
Dossier
Consigne : mensonges et manipulation d’Etat
Le vote de l’amendement sur la consigne a donné lieu à des manipulations et des mensonges du gouvernement et de parlementaires à notre connaissance sans précédents dans le monde des déchets. Sélection et analyse de quelques-uns d’entre eux.
• L’accord pseudo-« rompu » par les associations de collectivités
Le gouvernement et des parlementaires LREM ont tenté de faire croire que les associations de collectivités avaient changé de position, libérant le gouvernement de ses engagements. Les documents sur le sujet montrent que c’est faux.
• Comment une députée LREM a inventé un soutien fictif à la consigne (accès libre)
La députée LREM Marie-Christine Verdier-Jouclas a fait une citation tronquée d’un texte de Trifyl, le syndicat de traitement des déchets du Tarn, laissant croire qu’il soutenait l’amendement du gouvernement sur la consigne. Renseignement pris, c’est faux. Récit.
• Amorce et le CNR ne sont « pas des associations de collectivités » ?
Les deux associations de collectivités se sont vues qualifiées de « lobbies » des professionnels par Elisabeth Borne et Brune Poirson. Au mépris des réalités de leur composition et de leur fonctionnement.
• Lobbying : l’hôpital-gouvernement se moque de la charité
Brune Poirson et Elisabeth Borne dénoncent le « lobby des recycleurs » opposé à la consigne. Elles oublient celui des vendeurs de boissons, dont elles ont repris le projet de consigne et avec lequel le ministère de l’Ecologie s’est coordonné en juillet dernier.
• Des plastiques exportés pour qu’ils ne soient pas recyclés ?
Brune Poirson affirme, sans le justifier, que des « lobbies » seraient responsables de plastiques exportés illégalement. Les exportations sont très minoritaires pour les plastiques ménagers. Rien ne dit que la consigne mettrait fin aux exportations illégales.
• La consigne fait baisser de 30 % la vente de bouteilles ?
Le cabinet de Brune Poirson ne justifie pas cette affirmation faite par la secrétaire d’Etat à l’Assemblée nationale en novembre dernier. Les données disponibles sur l’Allemagne tendent même à prouver le contraire.
• La consigne pour lutter contre les « continents de plastiques » ?
Environ 90 % des plastiques marins sont d’origine asiatique et africaine.
• Une opacité organisée par le gouvernement
Plusieurs documents sur la consigne détenus par le MTES n’ont pas été rendus publics alors qu’ils auraient pu éclairer les débats.
• Que valent les paroles d’un président de la République et d’un Premier ministre ?
L’amendement du gouvernement sur la consigne, adopté par l’Assemblée, ne correspond pas aux engagements pris par Emmanuel Macron et Edouard Philippe au congrès des maires de France. Une entorse à la parole donnée qui laissera des traces.
• Fake news en vrac
— 200 millions de bouteilles dans la nature ? Source introuvable…
— 50 % des emballages en plastique finissent en mer ?
Consigne : le résumé
Vous n’y comprenez rien ? On vous résume le dossier « consigne » en 5 points
1. Pourquoi un projet de consigne
2. Quel est l’intérêt des industriels de la boisson dans la consigne
3. Quel est le coût du projet et qui va le payer
4. Pourquoi les recycleurs sont opposés à la consigne (et pas qu’eux…)
5. Pourquoi le texte du gouvernement est un piège contre le tri des plastiques