La LTECV préconisait une « expérimentation » en vue du développement de l’usage des broyeurs d’évier. L’Ademe estime que ces appareils sont inadaptés au contexte français, pour des raisons à la fois réglementaires, environnementales et politiques.
Les broyeurs d’évier et les appareils assimilés (pulpeurs, centrifugeurs…) ne sont pas un bon moyen de collecter, traiter et valoriser les biodéchets des ménages, ni d’en prévenir la production, contrairement à ce que prétendait un amendement à la loi sur la transition énergétique et pour la croissance verte (LTECV), portée par Ségolène Royal en 2015. C’est ce qu’affirme un rapport de l’Ademe daté de juin 2017 mais qui n’a été mis en ligne qu’en décembre 2018, sans que l’on connaisse la raison de ce délai.
L’amendement (téléchargeable ici) avait été déposé par Jean-Jacques Cottel, alors député (PS) du Pas-de-Calais. Son exposé des motifs assurait que les broyeurs d’évier sont « un moyen mal connu et discriminé de diminution du tonnage de déchets ménagers organiques », ayant des « avantages […] multiples » :
— réduction du volume des déchets ;
— « économies[…] des dépenses liées à la collecte et au traitement des déchets » ;
— « opportunité d’économie offerte aux ménages, notamment dans le cadre de la généralisation de la tarification incitative ».
Il avait été adopté avec l’avis défavorable de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale mais avec l’assentiment passif du gouvernement (avis ni favorable, ni défavorable), donc de Ségolène Royal elle-même. […]
Le dossier complet dans Déchets Infos n° 152.