La nouvelle ministre de l’Ecologie semble privilégier l’agitation médiatique à la conduite des dossiers dans le respect des procédures convenues.
Contrairement à ses deux prédécesseurs Delphine Batho et Philippe Martin, Ségolène Royal adore les médias — certains le lui rendent bien. Un ex-proche de son cabinet dans les années 1990, lorsqu’elle était ministre de l’Environnement, raconte que dans les réunions européennes, elle s’arrangeait toujours pour sortir avant ses collègues pour leur ravir la vedette devant les journalistes. Nous l’avons vu procéder de la même manière dans les années 2000 dans un autre contexte. Le Parti socialiste devait alors présenter son « livre noir de l’écologie » pour dénoncer la politique environnementale de la droite au pouvoir. Ségolène Royal arrive en retard mais prend bien soin de sourire à chaque photographe et chaque caméraman. Elle fait son intervention, sourit encore, sort de la salle alors que la réunion n’est pas finie, suivie par une cohorte de journalistes qui n’étaient manifestement venus que pour elle. Ses camarades qui avaient encore des choses à dire ont continué la réunion dans une salle presque vide.
Commentaire d’un journaliste qui la connaît bien : « Avec elle, c’est le happening permanent. Elle ne fonctionne que comme ça. »
Si encore les dossiers étaient menés correctement, dans le respect notamment de la concertation, ça ne serait guère gênant. Mais les récentes interventions de la ministre sur l’écotaxe poids-lourds (alors que le groupe de travail ad hoc n’a pas encore rendu ses propositions) et son annonce sur la loi sur la transition écologique (alors que les instances de concertation n’ont pas fini leur travail) laisse supposer que c’est loin d’être le cas. Ça promet…
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