Les collectivités et les opérateurs funéraires ne répondent que très peu aux questions. Des documents obligatoires ne sont pas communiqués.
Au-delà des aspects comptables et financiers, nous avons rencontré énormément d’obstacles dans notre enquête. Par exemple, en 9 mois, nous n’avons pas réussi à obtenir une seule autorisation de visiter un crématorium.
Les justifications des refus de visite sont variables. Tantôt on nous dit que le crématorium est en travaux, tantôt qu’un appel d’offres pour l’exploitation est en cours (mais quand l’appel d’offres est attribué, la visite n’est pas non plus possible)… OGF soutient qu’il ne fait jamais visiter ses crématoriums. Mais on trouve sur Internet des vidéos de visites de crématoriums qu’il exploite, y compris faites par des journalistes (par exemple ici à Besançon). L’impossibilité alléguée semble donc assez variable. OGF explique aussi qu’il faut être « habilité » pour faire une telle visite, sans préciser par qui. Un représentant de Funecap nous a dit que les visites ne sont pas possibles par respect pour les familles, avant de nous dire qu’il reste possible de visiter la partie publique d’un crématorium — donc de nous « infiltrer » dans une cérémonie funéraire à laquelle nous n’aurions pas été convié…
Dans ces refus de visite, les services funéraires exploités en régie ne sont pas mieux placés que ceux qui sont exploités en délégation de service public (DSP). Quant aux collectivités locales concernées, qui sont propriétaires des installations, soit elles n’ont pas répondu à nos demandes, soit elles nous ont renvoyé sur leurs exploitants (quand l’exploitation est en DSP). Comme si, en tant qu’autorités délégantes, elles n’avaient aucune possibilité d’action sur leurs délégataires pour imposer, si nécessaire, une visite. […]
L’enquête complète dans Déchets Infos n° 176.
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