Elisabeth Borne maintient que le port de masques FFP2 ou chirurgicaux serait inutile pour les travailleurs du déchet. Elle préconise plutôt des masques « en tissu » pour les « rassurer ». Pourtant, les preuves scientifiques de l’exposition des collecteurs et trieurs aux bioaérosols et aux risques biologiques associés ne manquent pas.
Les travailleurs du déchet doivent-ils être équipés de masques FFP2 pour la collecte et le tri comme cela avait été prescrit en cas de pandémie en 2009 et confirmé en 2011 et 2013 par le gouvernement ? Apparemment non, si l’on en croit le ministère de la Transition écologique et solidaire (MTES). En revanche, ils pourront « éventuellement » être équipés de masques « en tissu réutilisables et lavables » (ce qu’on appelle les masques « alternatifs »), afin de les « rassurer ». Et pas tout de suite, car il faut le temps que ces masques soient fabriqués puis distribués. Explications.
Le 31 mars dernier, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) concluait que « les voies de transmission principales du SRAS-CoV-2 […] ne justifient pas le port d’un masque en conditions professionnelles pour les agents de collecte et de tri des déchets » (voir Déchets Infos n° 181 ; et notre article dans le présent numéro).
Le 2 avril, la ministre de l’Ecologie Elisabeth Borne a emboité le pas du HCSP à l’occasion de son audition en visioconférence par la commission du développement durable du Sénat. S’appuyant sur l’avis du Haut conseil, elle a estimé qu’il n’y a « pas besoin d’équipements de protection particuliers » pour les travailleurs du déchet (voir le compte rendu).
Pourtant, de plus en plus de travaux scientifiques récents font état d’un risque de contamination au coronavirus SARS-CoV-2 par inhalation, notamment de particules fines. Et de plus en plus de déclarations de responsables politiques et médicaux plaident en faveur du port de masques respiratoires — en plus des autres gestes barrières (distance, lavage des mains…) — pour tout le monde. […]
Le dossier complet dans Déchets Infos n° 182.