Trashed attribue de façon indubitable aux dioxines des malformations congénitales monstrueuses constatées au Vietnam. Or aucune étude scientifique rigoureuse n’a mis en évidence de lien de causalité.
La séquence tournée au Vietnam est la plus marquante du film, son acmé. Jeremy Irons entre dans une pièce. Sur des étagères sont disposées quelques dizaines de grands bocaux. A l’intérieur, des cadavres de fœtus avec des malformations monstrueuses, conservés dans du formol. La musique de Vangelis achève de donner une tonalité dramatique à la scène. Un peu plus loin, Jeremy Irons se trouve dans un orphelinat où vivent des enfants présentant eux aussi des malformations monstrueuses : absence d’yeux, membres difformes ou manquants, crânes déformés… Les enfants présentent en outre manifestement des importantes déficiences mentales.
La voix off de Jeremy Irons indique que « les scientifiques » attribuent les malformations aux dioxines contenues dans l’Agent Orange, épandu sur la jungle par les Américains pendant la guerre du Vietnam à partir des années 1960, comme défoliant, pour empêcher les Vietcongs de se dissimuler sous le couvert des arbres.
Dans la séquence suivante, une scientifique explique que « tout le monde a des dioxines dans son organisme ». Et un autre assure qu’« il n’y a pas de dose inoffensive ».
L’objectif est de montrer les effets dévastateurs sur la santé des dioxines à haute dose, et de faire admettre que même à très petite dose, ces dioxines sont dangereuses. Puisque les incinérateurs émettent des dioxines, il faudrait donc arrêter d’incinérer.
Le problème est que la vérité scientifique dont se prévaut le film est un peu différente, ou à tout le moins beaucoup plus nuancée et/ou prudente. […]
L’enquête complète dans Déchets Infos n° 103.