Les risques de relargage du plomb dans l’environnement, à partir de verre de tubes cathodiques, sont loin d’être écartés, en particulier en l’absence de traçabilité du béton dans lequel le verre est incorporé.
Une opinion très répandue voudrait que le verre au plomb ne présente aucun danger car le plomb, métal cancérogène, toxique pour le système nerveux, les reins, la reproduction, etc. (voir ce document du ministère de la Santé), serait « piégé dans la matrice vitreuse ». Ce n’est que très partiellement vrai. Plusieurs études ont montré en effet que du verre au plomb mis au contact de liquides, notamment acides (dont le vin et l’alcool), libérait une partie de son plomb (voir par exemple ce qu’en dit Santé Canada). C’est pourquoi il n’est pas prudent de laisser séjourner plus d’une heure ou deux du vin dans des verres ou une carafe en cristal (le cristal contient 25 % de plomb). Pour limiter la transmission du plomb aux liquides contenus dans la vaisselle en cristal, les fabricants de cristal lui appliquent, depuis plusieurs années, un traitement par « cémentation » de sa surface. Le verre au plomb des tubes cathodiques, lui, n’est évidemment pas cémenté.
Les lixiviats des installations de stockage de déchets non dangereux (ISDND) sont acides pendant la première partie de l’exploitation. Ce qui rend particulièrement surprenant l’autorisation donnée par les pouvoirs publics français à l’enfouissement en ISDND du verre de tubes cathodiques de l’entreprise MBM après sa faillite (au-delà des questions purement réglementaires, puisque ce verre est officiellement un déchet dangereux). […]
L’enquête complète dans Déchets Infos n° 122.