Le comité syndical du Sictom de Guadeloupe a voté ce mardi 19 juin la résiliation pour faute de la délégation de service public (DSP) accordée à Urbaser Environnement et à sa filiale Valorga pour la conception, la construction et l’exploitation d’un centre de traitement des déchets ménagers multifilière (tri des collectes sélectives, tri mécano-biologique des ordures ménagères résiduelles, méthanisation de la fraction fermentescible, incinération du reste) d’une capacité totale de 140 000 tonnes par an (voir Déchets Infos n° 2 pp. 7 et 8).
Le marché avait été conclu en 2008. L’usine devait théoriquement commencer à fonctionner en 2012. La première pierre a été posée à l’occasion d’une cérémonie officielle en avril 2011 (et non avril 2010, comme nous l’avons écrit par erreur). Mais depuis, les pierres suivantes se faisaient attendre… Seuls des travaux de terrassement ont eu lieu.
Selon une source proche du dossier, le Sictom avait déjà proposé au vote, à deux reprises, une décision de résiliation. Mais les deux fois, le quorum du comité syndical n’était pas atteint, empêchant toute décision. La troisième fois aura été la bonne.
Selon notre confrère France Antilles daté du 19 juin, c’est entre autres le retard pris par le chantier et le blocage constaté sur le financement du projet qui a poussé le bureau du Sictom à proposer au vote la résiliation du marché.
Le marché s’élevait initialement à 170 M€. Mais Urbaser, arguant du « manque de liquidité sur les marchés financiers » suivi d’une « augmentation des marges bancaires » a proposé un avenant faisant grimper le prix total à plus de 210 M€, soit 23 % de plus. Le Sictom a donc dit non.
Pour Urbaser, c’est le deuxième contrat résilié en France après celui du Sytrad (Syndicat de traitement des déchets Ardèche Drôme) à Saint-Barthélémy-de-Vals.