Les papetiers UPM et Norske Skog craignent que les futurs barèmes emballages et papiers poussent à moins trier la sorte 1.11 (JRM), dont ils ont besoin pour leurs usines. Les recycleurs estiment cette crainte mal fondée. Actuellement, les soutiens poussent plutôt au tri du 1.11.
Quelle sorte vaut-il mieux trier ? Plutôt les sortes « hautes », plus chères à trier mais qui se vendent un meilleur prix sur le marché ? Ou plutôt les sortes « basses » dont le tri est moins complexe et donc moins coûteux, mais qui se vendent aussi moins cher ? Ces questions ne sont pas nouvelles : les recycleurs (récupérateurs et opérateurs) de papiers-cartons mais aussi d’autres matériaux se les posent tous les jours ou presque et la réponse se résume le plus souvent à un calcul économique : recettes de vente moins coûts de tri = recette (ou coût) net(te). Selon les sortes envisagées, la recette nette est plus ou moins élevée. Si la demande d’une sorte augmente, son prix aussi et elle peut devenir plus intéressante à trier que les autres. On peut alors adapter le tri, en fonction des possibilités qu’offrent le centre de tri. Inversement, quand le prix d’une sorte baisse, on peut être amené à ne plus la trier. Le tout est censé parvenir à une forme d’équilibre : celui du marché.
Avec les déchets ménagers soumis à un système de responsabilité élargie des producteurs (REP) administré par un ou des éco-organismes, le calcul se complique un peu puisqu’il faut aussi prendre en compte le montant des soutiens versés. Et il se complique d’autant plus que les soutiens ne sont pas identiques selon les sortes, selon des critères qui ne sont pas forcément ceux du marché mais peuvent, au contraire, le fausser.
Les filières emballages ménagers et papiers graphiques et les futurs barèmes envisagés pour la période 2018-2022 par les pouvoirs publics offrent une belle illustration de ce problème. […]
Le dossier complet dans Déchets Infos n° 100.