Des entreprises se posent en « Uber du déchet », jouant les intermédiaires entre les détenteurs de déchets et les opérateurs. La menace est prise au sérieux par les opérateurs, qui « digitalisent » leur activité pour améliorer la relation avec leur clientèle et lui offrir de nouveaux services.
Uberisation : le mot, tout récent, fait peur dans certains milieux économiques. La définition qu’en donnent les spécialistes n’éclaire pas vraiment le débat : « désintermédiation ». Concrètement, le terme désigne le risque, pour les acteurs économiques d’un secteur, de voir de nouveaux acteurs s’intercaler entre eux et leur clientèle et capter une partie de leurs revenus, grâce à des plates-formes en ligne, à l’image de ce qu’a fait la société Uber pour le transport de personnes. Un « uberisateur » (appellation non contrôlée…) n’a pas de voitures ou de camions s’il s’occupe de transport, pas plus qu’il n’a de logements s’il intervient dans la location touristique : il est celui qui met en relation ceux qui ont des biens et offrent des services, et ceux qui en ont besoin. Son métier consiste donc à jouer le rôle d’intermédiaire, de façon à la fois efficace pour le client, rapide, en lui permettant de rencontrer l’offre la mieux adaptée à sa demande… et en se payant au passage.
La transposition au monde des déchets n’est pas difficile à imaginer : un « Uber du déchet » n’aurait ni déchets (ce ne serait pas un producteur ou un détenteur de déchets), ni équipements ou installations de collecte et de traitement (il ne serait pas non plus un opérateur). Il se contenterait de mettre en relation les premiers et les seconds.
Cela ne relève pas de la fiction. A l’occasion du dernier congrès de la Fnade (Fédération nationale des activités de la dépollution et de l’environnement), son président, Jean-Marc Boursier, par ailleurs directeur général de Suez, a souhaité alerter ses confrères : « Nous sommes en train de nous faire “désintermédier”. Des modèles économiques existent. Nous prenons du retard. » […]
Le dossier complet dans Déchets Infos n° 100.
Dans le même dossier :
• Hesus, du traitement des terres polluées au service plus global
• Les éco-organismes, super-Uber des déchets ?