Des baisses brutales et importantes de tonnages reçus en UIOM et en ISDND ont mis des exploitants sur la piste d’un trafic de déchets vers l’Espagne, depuis les régions PACA et Occitanie. Pour une partie des faits, les pouvoirs publics ont mis du temps à réagir.
Il faut se méfier des baisses brutales, importantes et inexpliquées des quantités de déchets résiduels. Elles peuvent parfois cacher un trafic de déchets plutôt qu’être dues à des efforts importants en matière de tri et de prévention.
L’émission de télévision « Capital », diffusée par M6 dimanche 6 février, a montré l’existence d’un trafic de déchets entre la métropole niçoise et l’Espagne. Des encombrants de déchetteries publiques, qui devaient théoriquement être transformés en combustibles solides de récupération (CSR) pour être valorisés énergétiquement, étaient en fait transportés par semi-remorques jusqu’en Espagne pour être enfouis non loin de Saragosse, dans une installation de stockage de déchets non dangereux (ISDND) exploitée par la société espagnole Urbaser SA. Le reportage suit notamment un camion que l’on voit s’arrêter brièvement devant une installation de préparation de CSR. Le chauffeur entre dans les locaux et en ressort quelques minutes après. Mais il repart avec les mêmes déchets, qui n’ont jamais quitté son camion, jusqu’à l’ISDND, où il vide son chargement.
De telles exportations sont illégales puisqu’elles portent sur des déchets qui sont finalement éliminés, alors que des capacités équivalentes d’élimination existent en France, et parce que ni la France, ni l’Espagne, n’ont autorisé ces transferts transfrontaliers à des fins d’enfouissement.
Selon un acteur de la gestion des déchets, joint par Déchets Infos, la révélation de ce trafic n’a pas surpris les exploitants d’incinérateurs et d’ISDND des régions Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) et Occitanie. […]
L’article complet dans Déchets Infos n° 247.