Un député reconnaît que ses questions écrites sur le réagrément de la filière emballages, semblables à celles de ses confrères, lui ont été soufflées par Eco-Emballages. Ce lobbying pose la question de la loyauté de l’éco-organisme dans l’accomplissement de ses missions et dans l’utilisation de ses moyens.
On s’en doutait un peu, mais il n’est pas inutile de se le faire confirmer noir sur blanc par un parlementaire. Un député a reconnu que les questions écrites qu’il a signées et adressées récemment au gouvernement, visant à demander une prolongation des agréments actuels des éco-organismes des filières emballages ménagers et papiers, correspondaient à des « demandes […] formulées par Eco-Emballages » (voir le document dans l’édition pour abonnés).
On se souvient qu’une cinquantaine de questions écrites ont été formulées sur le même thème par une trentaine de parlementaires, tous groupes confondus, à l’exception des communistes (voir Déchets Infos n° 86). Ces questions sont presque toutes des copiés-collés les unes des autres, manifestement construites à partir de quatre modèles différents. Certains parlementaires ont envoyé les quatre questions — à se demander s’ils se sont aperçus qu’elles disent grosso modo la même chose et visent au même but. D’autres en ont envoyé une, deux ou trois.
Les questions signées par le député qui a « craché le morceau » ne différent pas de celles posées par les autres parlementaires. On peut donc supposer sans peine que les questions similaires signées par ses collègues députés et sénateurs ont également Eco-Emballages pour origine.
Depuis des semaines, nous tentions en vain d’avoir confirmation de la chose par Eco-Emballages lui-même. Son service de presse a usé d’un sens aigu de l’esquive et des circonlocutions pour éviter de nous répondre clairement. Il pensait peut-être qu’aucun des parlementaires « inspirés » ne finirait par cracher le morceau. C’est raté.
Cette manière de faire d’Eco-Emballages pour faire valoir ses points de vue et essayer de convaincre les pouvoirs publics pose plusieurs problèmes d’ordre moral, déontologique, voire juridique. […]
L’article complet dans Déchets Infos n° 89.