
Un morceau de terre cyanurée sur le site IEP de Villers-Saint-Sépulcre.
Le site où devait être construit l’incinérateur de l’ex-Symove et où étaient prévues des activités de recyclage est pollué aux cyanures et aux HAP. Une nappe phréatique et deux captages d’eau potable seraient menacés. Le cabinet de Ségolène Royal n’a pas envisagé de dépollution… pour l’instant.
Il y a des sites qui semblent maudits. Celui de Villers-Saint-Sépulcre, dans l’Oise, où devait être construit l’incinérateur du Symove (Syndicat mixte Oise verte environnement), en fait partie. Des pollutions importantes du sol ont été découvertes en 2013, à tel point que cela pourrait menacer une nappe phréatique avec deux captages d’eau potable en aval, à moins de 3 kilomètre.
En 2008, quand le Symove décide de construire un incinérateur pour pouvoir traiter ses ordures ménagères résiduelles (OMR), il choisit un terrain situé sur un ancien site industriel d’environ 60 hectares à Villers-Saint-Sépulcre, à 15 km de Beauvais, en bordure d’une voie ferrée. Le propriétaire, la société IEP, lui vend quelques parcelles pour un total d’environ 15 hectares.
Mais en 2014, après quelques bisbilles entre élus, le projet est abandonné (voir Déchets Infos n° 47). Aujourd’hui, le Symove a fusionné avec son voisin, le SMVO (Syndicat mixte de la vallée de l’Oise), pour fonder le SMDO (Syndicat mixte de l’Oise). Les OMR de l’ex-Symove devraient être traitées à l’incinérateur de l’ex-SMVO, à Villers-Saint-Paul, près de Creil (à ne pas confondre avec Villers-Saint-Sépulcre, distant de 30 km), qui dispose de vide de four.
Le SMDO reste propriétaire d’une partie du terrain de Villers-Saint-Sépulcre, qu’il compte bien utiliser pour y implanter un quai de transfert route-rail qui permettra de transporter les OMR de l’ouest de l’Oise jusqu’à l’incinérateur de Villers-Saint-Paul, grâce à la voie ferrée qui passe en bordure. Une base logistique pourrait aussi y être installée pour les bennes de déchetteries.
Entre-temps, en 2013, la société IEP a constaté qu’une grande partie du site est gravement pollué. Les parcelles qui appartiennent aujourd’hui au SMDO sont peu touchées ; le coût des travaux de dépollution, à la charge du vendeur IEP, sont évalués par IEP à environ 150 000 € maximum, selon IEP.
Pour le reste du site, c’est beaucoup plus inquiétant. On y trouve des cyanures, des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques), du plomb, du noir de carbone, des huiles anthracéniques… […]
L’enquête complète dans Déchets Infos n° 113.