La non-atteinte par Citeo de ses objectifs de recyclage et de couverture des coûts lui a permis de faire des économies substantielles. Cela a aussi conduit à des émissions de gaz à effet de serre non évitées. Malgré cela, la rémunération des dirigeants de Citeo a augmenté de 137 % en 6 ans.
Au printemps dernier comme chaque année ou presque, Citeo a diffusé un communiqué de presse se félicitant des résultats qu’il a obtenus l’année précédente. Cette année, le communiqué a insisté sur le taux de recyclage atteint, en hausse de 2 points à 70 %, soit 132 000 tonnes de déchets d’emballage recyclées en plus. Ce faisant, le communiqué a oublié une information à peu près aussi importante : l’évolution du taux de couverture des coûts supportés par les collectivités locales. Or en 2018, ce taux a baissé de 2,9 points à 72 %, contre 74,9 % en 2017. Ce qui veut dire qu’à dépense égale et alors que le recyclage a progressé, les collectivités ont touché moins de soutiens de la part de Citeo : 613 M€ contre 639 M€ l’année précédente, soit une baisse de 26 M€.
2018 a ainsi été la septième année consécutive au cours de laquelle Citeo n’a pas atteint les deux objectifs structurants qui lui avaient été fixés par la loi Grenelle 1 pour 2012 : atteindre 75 % de recyclage et couvrir 80 % des coûts supportés par les collectivités.
Pour 2018, si Citeo avait couvert 80 % des coûts « nets optimisés » supportés par les collectivités, il aurait fallu qu’il paye 41 M€ de soutiens en plus (à tonnages recyclés constants). […]
L’enquête complète dans Déchets Infos n° 168.