
Selon la DREAL, Néolithe n’a pas déclassé des lots de granulats alors qu’elle savait qu’ils contenaient de l’amiante. (photo : Olivier Guichardaz)
Néolithe, la start-up qui dit « fossiliser » des déchets non dangereux pour en faire des granulats, a dû arrêter ses unités pilotes sur ordre de la préfecture pour cause d’amiante. Sa dernière levée de fonds n’a pas rapporté autant qu’espéré. Un tiers des effectifs va quitter l’entreprise.
L’unité pilote de l’entreprise Néolithe, censée produire du « fossilisat » de déchets non dangereux et située à Beaulieu-sur-Layon, près d’Angers, est à l’arrêt depuis fin août ou début septembre. Et il en est de même pour l’autre usine de Néolithe, située à Avrillé, non loin d’Angers, et qui alimente l’unité de Beaulieu en déchets non dangereux triés.
Néolithe a en effet reçu, fin août, une mise en demeure de la préfecture lui intimant de faire le nécessaire à Beaulieu pour éviter la présence d’amiante dans sa ligne de « fossilisation » et dans son produit fini, les granulats artificiels baptisés « anthropocites ». Pour Avrillé, la mise en demeure a été signée le 25 septembre mais Néolithe avait arrêté l’usine en même temps que celle de Beaulieu, probablement parce qu’une fois Beaulieu arrêté, il n’y avait plus de débouchés pour les déchets triés à Avrillé.
Les deux mises en demeure font suite à des inspections menées par la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) sur les deux sites le 12 juin à Beaulieu et le 3 juillet à Avrillé. Les rapports d’inspection notaient la présence persistante d’amiante à diverses étapes du process et jusque dans les granulats produits à partir du « fossilisat », et la non-maîtrise, par Néolithe, des risques associés.
L’affaire remonte en fait à des inspections qui avaient eu lieu en janvier dernier, sur les mêmes sites, et avec les mêmes constats. Les inspections de juin et juillet avaient pour objectif de voir si les prescriptions formulées par la DREAL en janvier avaient été suivies d’effets suffisants. Or ce n’était pas le cas. D’où les mises en demeure et les arrêts. Petit retour en arrière pour bien comprendre le contexte. […]
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L’enquête complète dans Déchets Infos n° 304.