Contrairement à ce que soutiennent plusieurs acteurs, rien, dans la théorie de la REP, ne dit que ce sont les producteurs qui doivent gérer les éco-organismes. Les faits montrent même que cela peut nuire à l’atteinte des objectifs environnementaux.
C’est une petite musique que l’on entend de plus en plus dans la bouche des dirigeants des éco-organismes français : la REP (responsabilité élargie des producteurs) ne serait pas un outil économique mais un outil environnemental — et par ailleurs « partenarial ». Et dans ce cadre, il serait indispensable que ce soit les producteurs (metteurs en marché) qui assurent la gestion des éco-organismes, car ce serait le meilleur moyen de les responsabiliser et donc de faire en sorte que les objectifs environnementaux soient atteints.(1)
Au regard de la théorie de la REP, c’est largement abusif, voire factuellement faux.
D’une part, on comprend mal pourquoi le « partenariat » avec les « parties prenantes » (collectivités, opérateurs, pouvoirs publics, associations…) devrait nécessairement aboutir à ce que seuls les producteurs administrent les éco-organismes. Ou alors il va falloir changer la définition du mot partenariat…
D’autre part, si la gestion des éco-organismes par les seuls producteurs est le meilleur moyen pour qu’ils atteignent leurs objectifs environnementaux, il faudra nous expliquer pourquoi, depuis des années, plusieurs éco-organismes gérés par des producteurs n’atteignent pas certains de ces objectifs (taux de collecte, taux de recyclage…). […]
L’article complet dans Déchets Infos n° 124.